La culture des petits fruits, comme les myrtilles, framboises, groseilles ou cassis, séduit de plus en plus de producteurs et de consommateurs soucieux de leur santé et de la qualité des produits. Mais derrière cette apparente naturalité, se cache une réalité agricole qui, selon les méthodes utilisées, peut avoir un impact significatif sur l’environnement. Dans cet article, nous verrons quels sont les effets de la culture des petits fruits sur les ressources naturelles, la biodiversité, le climat et les alternatives durables à privilégier.
Un secteur en croissance, mais à surveiller de près
Une demande mondiale qui ne cesse de croître
Les petits fruits connaissent un véritable engouement dans le monde entier. Riches en antioxydants, en vitamines et en saveurs, ils sont devenus des stars de l’alimentation saine. Cette popularité entraîne :
- Une augmentation des surfaces cultivées
- Une intensification de la production
- Une multiplication des serres et des systèmes d’irrigation
Une réalité qui pousse à repenser l’équilibre entre consommation responsable et production durable. Certains produits issus de cette culture sont d’ailleurs à découvrir pour leur qualité et leur méthode de fabrication respectueuse, comme ce jus de myrtille élaboré à partir de fruits issus de terroirs préservés.
Un mode de culture souvent intensif
Pour répondre à la demande, de nombreux producteurs ont recours à des méthodes intensives : engrais, traitements phytosanitaires, irrigation massive et couverture plastique. Si ces techniques permettent d’augmenter les rendements, elles peuvent aussi générer des effets négatifs sur les écosystèmes.
Quels sont les impacts environnementaux principaux ?
1. L’utilisation de l’eau
Les petits fruits nécessitent une irrigation régulière, surtout en période estivale. Cela peut entraîner :
- Une surexploitation des nappes phréatiques
- Une compétition avec d’autres cultures ou usages locaux
- Une pollution des sols en cas de ruissellement de produits
Certaines exploitations utilisent des systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte, plus économes, mais tous ne sont pas encore équipés.
2. Les intrants chimiques
Pour lutter contre les parasites ou stimuler la croissance, certains producteurs utilisent :
- Des engrais azotés ou phosphorés
- Des pesticides (fongicides, insecticides)
- Des herbicides pour désherber autour des plants
Ces substances, en s’accumulant dans les sols ou en étant lessivées par les pluies, peuvent polluer les rivières, affecter la vie aquatique et perturber la biodiversité locale.
3. L’artificialisation des sols
La culture de petits fruits en plein champ ou sous serre peut impliquer :
- Le défrichage de haies et de forêts
- L’installation de tunnels plastiques
- Le tassement des sols par les engins agricoles
Ces transformations du paysage entraînent une perte d’habitats pour la faune locale, une érosion des sols et une baisse de leur fertilité naturelle.
4. L’empreinte carbone
Même si les petits fruits ont une image « verte », leur culture, transport et transformation génèrent une empreinte carbone, notamment via :
- Le chauffage des serres
- Le transport aérien (surtout hors saison)
- L’emballage en barquettes plastiques
Un fruit rouge importé en hiver peut ainsi avoir un impact bien plus important qu’un fruit cueilli localement et transformé artisanalement.
Vers une culture plus respectueuse : les bonnes pratiques
1. L’agriculture biologique
Elle interdit l’usage des pesticides chimiques et privilégie :
- Les fertilisants naturels
- Les traitements à base de plantes
- Le maintien des haies et zones tampons
Les rendements sont parfois moindres, mais la qualité gustative et nutritionnelle est souvent supérieure.
2. La permaculture et l’agroforesterie
Ces méthodes cherchent à reproduire les équilibres naturels :
- Plantation en lisière de forêts
- Association avec d’autres espèces végétales
- Respect des cycles naturels de croissance
Elles favorisent la régénération des sols, la biodiversité et la résilience des cultures face aux aléas climatiques.
3. La cueillette sauvage ou raisonnée
Certains producteurs choisissent de récolter les fruits à l’état sauvage ou dans des vergers non intensifs :
- Pas de labours
- Pas d’arrosage artificiel
- Respect de la régénération naturelle
Cela permet de proposer des produits rares, au goût authentique, avec un impact minimal sur l’environnement.
Quels gestes adopter côté consommateur ?
- Privilégier les fruits locaux et de saison pour éviter les transports lointains
- Choisir des produits issus de cultures bio ou raisonnées
- Lire les étiquettes pour connaître la provenance et les méthodes de production
- Réduire les emballages en achetant en vrac ou en bocal
- Découvrir les produits artisanaux, souvent issus de terroirs préservés
La culture des petits fruits n’est pas exempte d’impact sur l’environnement, surtout lorsqu’elle est industrialisée. Mais des alternatives existent : agriculture biologique, cueillette sauvage, production locale et artisanale. Pour continuer à savourer leurs bienfaits sans compromettre la santé de la planète, il est essentiel d’encourager les pratiques durables et de faire des choix éclairés. Car chaque geste compte, du champ à l’assiette…